Histoire de la serrurerie

Une explication détaillée est présentée dans cette page relatant l’histoire de la serrurerie et du métier d’artisan serrurier. Si vous souhaitez découvrir le monde de la serrurerie, préparez-vous alors à lire les lignes suivantes.

La sécurité est privilégiée

Depuis très longtemps, la sécurité a occupé une place très importante dans la vie quotidienne de l’être humain. Si nous revenons très loin en arrière, 50 000 ans avant J.C, l’homme Cro-Magnon, a éprouvé le sentiment de se protéger, sa personne, sa tribu, son abri, son matériel, et sa nourriture contre les animaux féroces, intempéries et pilleurs. Pour dissimuler l’ouverture de sa grotte, l’homme préhistorique s’est particulièrement servi d’une grande roche et utilisait un tronc d’arbre pour la manipuler. Au fil des siècles, le mode de vie a évolué ainsi que le modèle de protection. Les branchages et les rondins en bois ont été utilisés afin de confectionner une sorte de porte. Cependant il fallait penser à sécuriser la porte. Cette pensée a donné naissance à l’invention du verrou. Il fût très rustique, vu qu’il fallait ramasser du sol un morceau en bois taillé en barre et l’intégrer dans l’huisserie. Cette barre va subir des changements pour être remplacée par un outil plus pratique par sa légèreté, la clé en forme de cheville mobile, qui une fois positionnée dans le sens voulu, elle actionne l’ouverture et la fermeture du fonctionnement.

La naissance de la première serrure

La serrurerie a commencé à se faire connaître dans les temps les plus reculés de l’antiquité à savoir 4000 ans avant J.C. L’homme sait manier le fer et le bronze, à partir de là, la métallurgie s’est taillé un chemin. Par la suite, la première serrure a fait son apparition, ayant une forme de goupille, munie d’une clé en forme de L et d’une brosse à dents volumineuse. Elle fut fabriquée en bois de teck et découverte en Egypte parmi les ruines d’un temple. Cette technique a inspiré les africains pour la production de clés, et ont même sculpté des motifs, celles-ci étaient conçues pour le verrouillage de portes des silos à grains.

Une multitude de clés anciennes datant de l’époque 2000 ans avant J.C ont été trouvées en Inde, en Chine, au Maroc, en Nouvelle-Guinée et en Afrique. Des archéologues ont procédé à l’exhumation des clés en bronze dans la péninsule italienne, plus exactement sur les sites anciens d’Herculanum et Pompéi.

Les hébreux ont travaillé sur le perfectionnement de la clé égyptienne en innovant un mécanisme de cheville et saillies positionnées sur une hauteur variée, et soumises à un fonctionnement basé sur un mécanisme mathématique, ayant pour nom le tableau de taillage. Ce même processus intelligent est utilisé actuellement. Un modèle de cette clé aurait été découvert sur les sites en bas-reliefs du temple d’Amon, à Karnak, se référant à l’époque 4000 ans avant J.C. Des serrures de ce prototype seraient actuellement utilisées à Mopti, au Mali, et à Bobo-Dioulasso au Burkina Faso, pour la fermeture des greniers à mil.

Les romains également se sont fait connaître par la fabrication de serrures, de gongs et de clés en bronze faites à partir d’un appareillage ingénieux et inventèrent le cadenas caténa qui signifie chaîne, afin de verrouiller les coffres-forts et également pour immobiliser les chaînes de leurs esclaves.

La fonction de l’artisan dans la serrurerie

Le moyen-âge situé entre le 5e et le 15ème siècle a connu le rayonnement des chefs- d’œuvre d’orfèvrerie en Europe en réalisant les premières clés façonnées en anneaux mettant en exergue les conceptions architecturales religieuses. Sur le plan sécuritaire des habitations, deux loquets, un externe et l’autre interne, installés sur la porte faisaient fonction.

C’est durant l’époque de la Renaissance, le 16e siècle, que l’art de la serrurerie va connaître un rayonnement avec l’arrivée des maîtres en fabrication de serrures sophistiquées, et de clés richement sculptées. Ils travaillaient sur des prototypes proposés par des artistes et spécialistes en sculpture. C’est également la période des serrures de coffres pour lesquelles l’artisan consacre son dévouement pour l’esthétique en sculptant des plaques en fer, fines en épaisseur, et découpées pour être appliquées sur une surface plane. Ces serrures sont taillées délicatement et ornées précieusement pour aboutir à des chefs d’œuvre d’orfèvrerie minutieusement travaillées. Par la suite, la création du passe-partout fera son arrivée pour ouvrir n’importe quelle serrure.

Un premier statut de serrurier fut créé sous le règne de François 1er (1494-1547). Si une clé se perd, l’ouverture de porte ou le changement de serrure seront effectués uniquement par un serrurier et en présence du propriétaire des lieux.

La création des premiers ateliers de serrurerie a vu le jour, sous la gouvernance du rois Louis 14 (1638-1715). L’époque 1650 a connu des règlements corporatifs relatifs à l’acquisition d’un statut d’art reconnu au même titre que la musique, la sculpture ou la peinture.

L’année 1645 a vu l’arrivée d’un horloger flamand nommée Jean Pierre Maquennehen. Il choisir la Picardie pour commercialiser ses horloges. Faute de clients pour celles-ci, il a pris la décision d’installer un atelier de serrurerie à Escarbotin, situé dans la région de Vimeu. Cette entreprise J.P Maquennehen, est active jusqu’à présent, située en Picardie, s’est fait une renommée dans la fabrication de serrures dans toute la France, depuis l’époque de son existence.

Les types de serrures

Au 17ème siècle, les serrures baptisées Bénardes sont apparues, ces dernières peuvent être ouverte via une clé à partir des deux côtés de la porte. Les serrures à cette époque étaient en fer, et parfois fabriquées en bronze dorées au mercure ou ciselé afin d’avoir une meilleure décoration. A cette époque, l’artisan serrurier avait le nom de “Fèvre”, (du latin faber qui veut dire forgeron), ensuite le nom est devenu orfèvre, car l’artisan travaillait un métal précieux qui est l’or.

Lors du 18ème siècle, plusieurs ateliers et boutiques de serrures sont apparues. Parmi les marques les plus connues sont : Picard en 1721, Fontaine en 1740, Laperche en 1788, ainsi que des ateliers de grands artistes tels que Meisonier, Caffieri, Forestier, Delafosse, et Gouthier. Ces derniers ont donné le jour à des chefs-d’œuvre remarquables.

Il est important de savoir que le roi Louis 16 (1754-1793) été passionné de la serrurerie, il a très bien encouragé le développement de ce métier d’artisanat. Le roi Louis 16 était un serrurier et il avait son propre atelier dans lequel il passait plusieurs heures pour fabriquer des serrures.

Avant la révolution de 1789, l’artisan serrurier devient compagnon après dix ans d’apprentissage. Si un serrurier a du temps libre, il procèdera à la fabrication de sa serrure afin de réaliser une belle œuvre qui montre son habileté à manier l’art décoratif et la précision mécanique. Ensuite, il y avait l’examen des Jurandes, celui-ci examine les serrures fabriquées par les artisans, s’ils sont acceptés, l’artisan reçoit le prix de maitre-serrurier, ainsi il aura le droit de garder sa boutique.

En Angleterre, Joseph Bramah a inventé le canon ou cylindre en miniaturisant la clé et les gorges, il les rassemble dans un petit tube de métal équipé de fentes étroites, échancrées sur une extrémité. Il a fait breveter ce nouveau verrou de sécurité en 1784. De nos jours, pour changer le cylindre d’une serrure à Lyon, on fait appel à un serrurier professionnel.

Aux USA, en 1848, Linus Yale Sr a inventé la serrure cylindrique à goupilles en s’inspirant du modèle antique égyptien. Le fils de Linus Yale Sr, Linus Yale Jr, a perfectionné l’invention de son père, il a déposé en 1861 un brevet pour la première serrure cylindrique équipée d’une clé plate crantée. Ce système de verrouillage domestique est toujours le plus utilisé aux États-Unis.

James Sargent a créé en 1857 sa société située à Rochester près de New-York, il a inventé la première serrure à combinaison, ensuite en 1866, il a inventé la première serrure magnétique pour les banques et en 1874, il a réalisé une serrure à minuterie.

A l’époque de la reine Victoria (1837-1901), en Angleterre, la serrure était dans la majorité des cas fabriquée en bronze, elle faisait son travail de sécurité ainsi qu’elle avait un très bon côté esthétique. Les coffres où on mettait l’argent, les bijoux et les autres biens de valeur étaient bouclés par des serrures avec des cadrans à combinaison.

Les matériaux utilisés pour la construction d’une serrure

Les fabricants de serrures commencent à abandonner et utilisent de plus en plus la fonte malléable, cette dernière est plus facile à travailler à la lime et au ciseau parce qu’elle est libérée de son surplus d’oxygène. La fonte malléable a suscité un engouement extraordinaire. Les serrures sont devenues les formes carrées, droites et redessinées par les ornemanistes comme Forty, Neufforge, Moreau.

Les machines à vapeur ont été inventées au 19ème siècle. Un de ses instigateurs est l’ingénieur écossais James Watts (1736-1819). Cette révolution industrielle a transformé la fabrication des clés tout en respectant la tradition des maîtres serruriers. Les clés Fichet ont été inventées en 1825, puis Debeaurain en 1830, puis Vachette en 1864, puis Bezault en 1870, et Stremler en 1896.

Ensuite, l’électricité a été installée dans les ateliers, cette dernière a changé le métier de la serrurerie. Le métier a toujours été en évolution et surtout avec l’arrivée des nouvelles technologies à partir du 20ème et 21ème siècle. Maintenant, la fabrication des serrures et des clés se fait au laser. Plusieurs moyens de sécurité sont apparus, la serrure 3 points, la serrure 5 points, la porte blindée, l’ouverture de portes automatiques, etc. Celles-ci sont des moyens pour assurer une meilleure protection.

Pour conclure, les systèmes de sécurité ne cessent d’évoluer. La sécurité est une priorité pour la majorité des gens. De nos jours, certains citoyens utilisent les serrures connectées, celles-ci peuvent se déverrouiller à l’aide d’un smartphone.

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